Kavita (Mahima Chaudhry) et Anand (Ajay Devgan)
vivent heureux avec leur petite fille, Neha. Anand est souvent en
déplacement et Neha est le centre du monde pour Kavita. Son ami de
toujours, Som le poète, lui tient gentiment compagnie.
Mais un jour, une femme entre en contact avec Neha, lui offre des cadeaux, semble vouloir l’attirer à elle. Kavita est folle d’inquiétude, craint un enlèvement, avant d’entrer en contact avec cette mystérieuse inconnue.
Mais un jour, une femme entre en contact avec Neha, lui offre des cadeaux, semble vouloir l’attirer à elle. Kavita est folle d’inquiétude, craint un enlèvement, avant d’entrer en contact avec cette mystérieuse inconnue.
Nandita (Kajol)
est la mère biologique de Neha, adoptée à sa naissance par Kavita et
Anand. Nandita veut juste faire la connaissance de sa petite fille, elle
doit repartir le lendemain chez elle, et Kavita l’invite pour la nuit,
par compassion mais aussi pour pouvoir garder un œil sur elle. Quand
Anand revient de déplacement, il est agacé par cette histoire, avant de
se retrouver face à face avec Nandita.
Dil Kya Kare
explore avec une grande sensibilité les liens très forts qui relient
les êtres qui s’aiment : mari et femme, parents et enfants, mais aussi
ces liens d’amour qui ne sont pas programmés, qui peuvent éclore,
s’imposer, se voir niés, ces rencontres abouties ou pas qui peuvent
bouleverser des relations bien établies, admises et orchestrées par
l’ordre du monde, l’ordre social.
Kavita, Anand, Nandita et Som vont être avalés par ce maelström qui
les prend par surprise, auquel ils n’étaient pas préparés, qui font
vaciller leurs convictions, leurs fondements, leurs valeurs, leur
confort…
Même si l’emphase n’est pas mise sur cet aspect, l’arrière-plan discret mais constant de Dil Kya Kare
s’interroge sur la maîtrise du destin : Som le poète n’était-il pas
"promis" à la jolie Kavita, dont le nom signifie "poésie" ?
Anand
et Kavita se sont entêtés à vouloir un enfant envers et contre tout,
ils ont construit leur bonheur sur un enfant qui ne leur était pas
destiné.
Manifestement ces gens-là ont pris des risques sans s’en rendre compte, et le destin vient leur demander des comptes. Il vient aussi les mettre en face de leurs propres errances, leur part d’ombre.
Manifestement ces gens-là ont pris des risques sans s’en rendre compte, et le destin vient leur demander des comptes. Il vient aussi les mettre en face de leurs propres errances, leur part d’ombre.
Le fil conducteur de Dil Kya Kare est à
première vue assez simple, voire simpliste. On prend position pour la
mère biologique ou pour la mère qui élève cette enfant, les dernières
scènes peuvent d’ailleurs heurter les sensibilités, mais il faut voir le
film dans son ensemble - et peut-être une deuxième fois - pour en
apprécier tous les questionnements.
Au-delà du scénario, il faut saluer la prestation des acteurs. Mahima Chaudhry signe ici l’un de ses plus beaux rôles avec Pardes et Dil Hai Tumhaara,
elle est parfaite en mère inquiète, bouleversée, on s’identifie sans la
moindre hésitation à elle. Mais ce sont Kajol et Ajay Devgan qui nous
font retenir notre souffle, à chacune de leurs scènes conjointes. Ils
ont tourné plusieurs films ensemble, mais celui-ci est le plus réussi,
et de loin. La tension entre eux est palpable, douloureuse, c’est elle
qui donne toute sa légitimité au film, ils sont superbes tous les deux.
La réalisation est classique mais soignée, on retrouve avec plaisir
tous les codes Bollywood, les gros plans alternés et répétés, les
ventilateurs dans les cheveux, la grande maison avec ses espaces
ouverts, ces scènes de groupe où tous les acteurs-clés sont disposés de
façon précise pour illustrer le drame qui se joue, les clips avec les
danseuses rajasthanies sur fond de fort et de qawwali, les
chansons oniriques où les rêves impossibles se réalisent enfin, la
pudeur des sentiments et des désirs exprimés, les valeurs de la famille
haut portées… Quel bonheur !
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